Les étudiants de la khâgne du lycée Bertran-de-Born ont passé la journée du jeudi 27 mars à Bordeaux avec d’autres étudiants des classes préparatoires littéraire de l’académie. Au programme : une conférence de Michèle Le Dœuff et quelques visites de la métropole.
Un temps d’échanges fascinants avec Michèle Le Dœuff

Michèle Le Doeuff est l’autrice de l’oeuvre Le sexe du savoir (1998), qui est au programme d’ASH (Approches des sciences humaines) de l’oral du concours de l’ENS Lyon et de la BEL cette année. Ce jeudi, elle a répondu aux questions des préparationnaires – notamment à celles de Lucie et de Mathilde, les deux étudiantes qui ont représenté la khâgne de la prépa littéraire de Périgueux. Elle a notamment raconté la genèse de sa recherche sur le rapport des femmes au savoir et à la recherche ; elle a insisté sur l’éviction quasi systématique dont elles font l’objet depuis toujours, comme en témoigne la figure symbolique en photo sur la couverture de son ouvrage : il s’agit de Rosalind Franklin, une chimiste britannique à l’origine de la découverte de la structure bi-hélécoïdale de l’ADN, pourtant évincée par le comité Nobel de 1962, qui préfère remettre le prix Nobel de médecine à des hommes (en particulier à Crick et à Whatson, qui ont surtout popularisé les résultats des recherches de Franklin). Son texte rappelle aussi quelques belles figures féminines d’émancipation, de Christine de Pisan à Simone de Beauvoir, en passant par Gabrielle Suchon et Hariett Taylor (l’épouse de John Stuart Mill).
Au cours de cette rencontre de deux heures, au sein d’une salle comble, Michèle Le Dœuff a pu expliquer certains des concepts qui émergent dans son œuvre, comme ceux d’épiclérat lettré, d’épicène ou de masculinisme : ce fut un moment d’échanges vraiment stimulant et passionnant pour les étudiant‧e‧s.


Une (courte) visite de Bordeaux
Pour accompagner ce temps de formation intellectuelle hautement enrichissant, les khâgneux ont pu profiter d’une visite historique de la ville de Bordeaux, menée par Serge La Barbera, leur professeur d’histoire : un parcours qui les a menés du musée des Beaux-Arts au Grand Théâtre, en passant par la place de la Bourse… et qui s’est achevé par quelques retrouvailles avec nos anciens étudiants, des khûbes si désireux de revoir les professeurs qui les ont accompagnés pendant trois ans, et qui leur manquent !



